Quels sont les bienfaits sur la santé de la levure de riz rouge ?

Levure de riz rouge

Publié le : 06 novembre 20195 mins de lecture

La levure de riz rouge est un champignon microscopique cultivé en Chine depuis plusieurs siècles. D’un rouge très intense, elle est employée comme colorant alimentaire et comme ingrédient dans la préparation de nombreuses sauces, légumes marinés et condiments. Elle est riche en acides gras, en amidon, en isoflavones, en phytostérols et en monacolines (une famille de neuf substances particulières). Voyons ses bienfaits sur la santé, ses effets secondaires et les recommandations particulières des autorités de santé à son sujet…

Les bienfaits de la levure de riz rouge

La levure de riz rouge se présente sous forme de comprimés ou de gélules et s’obtient en cultivant du riz qui est alors récolté et séché. Reconnue en Chine pour ses bonnes actions sur la circulation sanguine et la digestion, elle contient de la monacoline K (plus connue sous le nom de lovastatine) qui appartient à la famille des statines, qui sont des médicaments utilisés généralement comme traitement contre l’hypercholestérolémie (excès du cholestérol dans le sang). Son efficacité a été démontrée par différentes études. Et en 2012, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments et la Commission Européenne ont autorisé les compléments alimentaires contenant de la levure de riz rouge, à mentionner leur action concrète sur le maintien d’un taux normal de LDL cholestérol (dit mauvais cholestérol puisque les LDL ont tendance à favoriser son accumulation dans les artères, contrairement aux HDL qui en récupèrent le surplus au niveau des organes pour en favoriser l’élimination par le foie). Ces autorités de santé ont toutefois précisé qu’il faut prendre au moins 10 mg de monacoline par jour pour que les bénéfices soient réels.

Les risques liés à la consommation de levure de riz rouge

Les gens pensent à tort que les compléments alimentaires sont inoffensifs. Et la levure de riz rouge, malgré ses origines naturelles en Chine, ne contredit pas la règle. Elle renferme en effet des statines (dont la lovastatine ou monacoline K) qui bloquent la synthèse du cholestérol dans l’organisme et favorisent ensuite la baisse du LDL cholestérol dans le sang. Il est donc primordial de la consommer avec précaution comme si elle était un médicament. Les personnes qui en prennent doivent faire l’objet d’une surveillance médicale sérieuse. La levure de riz rouge peut en effet avoir des effets secondaires, comme une perturbation de la flore intestinale (entraînant douleurs abdominales, diarrhées ou constipation, flatulences), mais également des nausées, des maux de tête, de la fatigue et des vertiges. D’autres symptômes comme des douleurs musculaires, des crampes, des sensibilités ou des faiblesses musculaires doivent amener les personnes à consulter immédiatement un médecin. Lorsqu’on utilise un complément alimentaire à base de levure de riz rouge, tout comme des statines, il faut veiller à éviter toute interaction médicamenteuse. La levure de riz rouge peut effectivement augmenter l’action et les effets indésirables de plusieurs médicaments (en particulier des anticoagulants). Il faut savoir aussi qu’il faut éviter d’associer la levure de riz rouge au jus de pamplemousse car ce dernier augmente le taux de monacolines dans l’organisme et donc la toxicité du complément alimentaire. Et enfin il est fréquent que ce complément alimentaire de levure de riz rouge renferme de la citrinine, une toxine capable de provoquer des lésions rénales lorsque la dose ingérée dépasse les recommandations des autorités de santé.

Les importantes recommandations de l’ANSES

L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentation Environnement Travail) recommande aux personnes âgées de plus de 70 ans, aux adolescents et aux enfants, aux personnes atteintes d’hypothyroïdie, de maladies musculaires ou d’insuffisance rénale, de ne pas consommer de compléments alimentaires de levure de riz rouge. Elle appelle également les personnes pratiquant un sport régulièrement, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes ou allaitantes, à la plus grande vigilance. Elle incite particulièrement ces dernières à ne pas avoir recours à la levure de riz rouge car son impact sur le fœtus n’est absolument pas connu. L’ANSES préconise aussi l’instauration d’un suivi médical, comprenant un bilan hépatique et un suivi de la toxicité musculaire (avant et tout au long de la consommation du produit). Elle conseille également de mettre à disposition des patients toutes les informations concernant les précautions d’emploi des statines avec leurs contre-indications, en précisant les situations à risque (interactions médicamenteuses et alimentaires). Et pour terminer, l’ANSES rappelle que le contrôle du taux de cholestérol dans le sang passe avant tout par une alimentation adaptée et la pratique d’une activité sportive régulière.

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